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xemple à tous les Religieux ; & leur petit nombre doit avoir plus de force pour nous animer à la ferveur que la multitude des tiédes pour nous porter au relâchement.

O qu’il y avoit au commencement dans tous les Ordres Religieux, qu’il y avoir de ferveur & de zele pour la perfection ! Que l’on y voyoit d’affection à la priere, d’émulation à la vertu, d’exactitude à l’observation des régles, de soûmission aux ordres de l’Obéissance !

Ce qui nous reste des marques de leur pieté, montre bien que c’étoient des Saints. Ils ont toûjours fait la guerre au monde, ils l’ont vaincu & foulé aux pieds.

On compte aujourd’huy pour beaucoup de n’être pas infidéle à la vocation, de ne pas transgresser la Regle, & de porter patiemment le joug de la Religion.

O la negligence ! ô la tiédeur ! En quel état nous voyons nous maintenant réduits ; mais qui en si peu de temps avons tellement degeneré de la vertu de nos Peres, que la vie nous est ennuyeuse : tant nous sommes las de travailler & de souffrir ?

Plût à Dieu qu’après avoir vû tant de beaux exemples, on ne negligeât pas entierement son avancement spirituel.