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Quand je vous inspire des sentimens tendres de devotion, ne manquez pas de me remercier de cette faveur, & souvenez-vous que ce n’est point à vos mérites, mais à ma seule misericorde que vous la devez.

Quand vous vous trouverez au contraire dans une grande aridité, recourez à l’Oraison, gemissez, frappez à la porte ; demandez avec instance la rosée du Ciel, & ne cessez point de la demander que vous n’en ayez reçu quelque goûte.

Vous avez besoin de moi ; mais moi je n’ai point besoin de vous.

Vous ne venez pas à moi pour me rendre saint : mais c’est moi qui vient à vous pour vous sanctifier.

Ce qui vous attire, c’est le desir de participer à ma sainteté, en vous unissant à moi ; c’est l’esperance de recevoir un nouveau secours pour l’amendement de vôtre vie.

Ne négligez pas un tel avantage ; mettez tous vos soins à bien préparer votre cœur pour celui qui y doit regner.

Mais ne croyez pas qu’il suffise de vous exciter à la devotion, avant que de communier ; excitez-vous-y encore apres avoir communié.

Car pour ne point perdre la grace qu’on a reçûë dans le Sacrement, il ne faut pas moins de soin qu’il en a fallu pour s’y disposer ; & ce soin