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Vous êtes la nourriture de l’ame, & quiconque vous recevra dignement, aura pour partage & pour recompense la gloire éternelle.

Je vois bien que faisant beaucoup de fautes, & étant sujet à me relâcher, j’ai besoin du frequent usage de la priere, & des Sacremens de la Confession & de la Communion.

C’est par-là que je dois me renouveller, me purifier, & m’échauffer ; de peur que si je m’en abstiens trop long-tems, je n’oublie mes saintes resolutions.

Car l’homme avec tous ses sens est porté au mal dès la jeunesse[1] ; & la malice croîtra toûjours, si vous ne le prévenez de vôtre grace.

L’effet essentiel de la Communion est de l’éloigner du mal, & de l’affermir dans le bien.

Si donc je me sens très-peu de ferveur, si je suis tiéde & indevot, lors même que je communie, ou que je célebre la Messe, quelle seroit ma tiédeur, si je negligeois de me servir du remede que vous me donnez pour m’en preserver, ou pour m’en guérir ?

Que si je n’ai pas les dispositions necessaires pour celebrer tous les jours, je veux du moins me rendre digne de le faire dans les tems qui me sembleront les plus propres pour en profiter.

Car ce qui console le plus une

  1. Gen. 8. 21.