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La meilleure & la plus salutaire pensée que je puisse prendre, c’est de m’humilier profondément devant vous, & de vous marquer l’estime que je fais de vos bontez.

Je vous benis, ô mon Dieu, & jamais je ne cesserai de vous loüer, & d’exalter vos grandeurs.

De ma part ce que j’ai à faire, c’est de me mépriser moi-même, de me soûmettre à vos volontez, de descendre & de m’abîmer dans mon néant.

Vous êtes le Saint des Saints, & moi je ne suis que corruption & qu’ordure.

Vous vous abaissez jusqu’à moi, qui ne suis pas digne de vous regarder.

Vous daignez me visiter, vous voulez être avec moi ; & tout pecheur que je suis, vous m’invitez à vôtre banquet.

Vous me presentez le pain des Anges, le pain vivant, la manne celeste, en un mot vous-même, qui êtes venu du Ciel pour donner la vie au monde[1].

Voilà ce qui me fait voir jusques à quel point vous nous aimez & nous honorez, Quelles actions de graces ne vous doit-on pas pour un tel bienfait ?

O que cette divine institution nous est utile ! que ce festin, où vous voulez être vous-même nôtre nour-

  1. Joan 6, 33.