Vous desirez que je m’approche de vous avec confiance, si je veux participer à vos dons : vous me commandez de manger ce Pain divin, si je veux vivre à jamais, & obtenir la gloire éternelle.
Venez à moi, dites-vous, venez vous tous, qui étes accablez de peines, & je vous soulagerai[1].
O parole vraiment consolante pour un pecheur pauvre & miserable, que vous invitez à la Communion de vôtre Corps & de vôtre Sang !
Mais qui suis-je, ô mon Seigneur, & mon Dieu, qui suis-je pour oser me présenter devant vous ?
La vaste étenduë des Cieux ne sçauroit vous contenir[2] ; & vous dites : Venez à moi.
D’où vient cet excès de charité ? comment daignez-vous ainsi m’appeller & me souffrir auprès de vous.
De quel front paroîtrai-je en vôtre présence, moi qui ne me sens aucun mérite pour prétendre à cet honneur ?
Comment oserai-je vous recevoir dans mon sein, moi qui à vos yeux ai commis tant de crimes si énormes ?
Les Anges & les Archanges vous reverent, les Justes & les Saints vous craignent ; & vous dites cependant : Venez tous à moi.