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vous, que de demeurer sur la terre, quoique voyageur, & étranger avec vous.

Partout où vous êtes, on trouve le Paradis, & par tout où vous n’êtes pas, on trouve la mort & l’enfer.

Tous mes desirs sont pour vous, & avant que je puisse vous posseder pleinement, je ne fais que soûpirer après vous.

Enfin vous êtes le seul, en qui j’ose me confier, & de qui j’attends du secours dans mes besoins.

Vous êtes mon esperance, mon réfuge, mon consolateur, mon ami constant & fidéle.

Tous cherchent leurs interêts[1] : mais vous, mon Dieu, vous ne cherchez que mon salut & ma perfection, & vous rapportez toutes choses à mon avantage.

Car encore que vous m’exposiez à beaucoup de tentations & d’adversitez, vous n’avez jamais en vûë que mon bien, parce que ceux que vous aimez le plus, & que vous voulez sauver, sont ceux que vous éprouvez le plus rudement, en mille manieres.

Mais pour cela même je ne suis pas moins obligé de vous aimer & de vous loüer, que si vous me combliez de consolations.

Je mets donc en vous, Seigneur, toute ma confiance ; & c’est à vous

  1. Phil. 2. 21.