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sion pour celui qui est vertueux, que pour celui qui est puissant ; plus d’inclination pour celui qui est sincere, que pour celui qui est fin & artificieux.

Elle exhorte les gens de bien à croître toûjours en vertu, & à imiter parfaitement le Sauveur.

La Nature se plaint, dès qu’elle manque de quelque chose.

La Grace souffre constamment la pauvreté.

La Nature rapporte tout à elle-même ; si elle combat, si elle dispute, c’est toûjours pour son interêt.

La Grace rend tout à celui qui étant le principe de toutes choses, doit aussi en être la fin ; elle ne s’attribuë aucun bien ; elle n’est point vaine ni présomptueuse : elle évite les disputes, & ne se croît point plus éclairée que les autres. Elle soûmet toutes ses pensées au jugement de la Sagesse éternelle.

La Nature veur sçavoir ce qu’il y a de plus secret ; elle s’informe curieusement de ce qui se passe de nouveau ; elle veut tout voir & tout entendre ; elle aime à se produire en public, elle desire d’être connuë, & affecte de faire des choses capables de lui attirer les louanges & l’admiration du monde.

La Grace ne se répaît point de nouvelles, ni de vaines curiositez ;