coup qu’elle n’en murmure point.
Ce sont-là pourtant les épreuves ordinaires, où l’on a coûtume de mettre les gens de bien, pour voir s’ils ont appris à se mortifier, & à se vaincre en toute occasion.
Jamais on n’a plus besoin d’être entierement mort à soi-même, que lorsqu’il faut voir & souffrir des choses dont on a beaucoup d’aversion, sur tout si ces choses ne paroissent ni raisonnables, ni utiles.
La crainte qu’on a de choquer une Puissance supérieure, de qui l’on dépend, fait qu’on gémit de se voir contraint à vivre toûjours dans une fâcheuse sujettion, & à renoncer en tout à les propres sentimens.
Mais considerez mon fils que vous tirerez beaucoup de fruit de vos souffrances, qu’elles finiront bien-tôt, & que vôtre récompense sera éternelle : faites là-dessus de serieuses réflexions ; vous y trouverez de grands sujets de consolation, & toutes les croix de cette vie vous sembleront tres-legeres.
Songez que pour vous être fait violence ici-bas en quelque rencontre, vous ferez éternellement vôtre volonté dans le Ciel.
C’est-là en effet que tous vos souhaits seront accomplis ; c’est-là que vous trouverez l’abondance, & la plenitude de tout bien, sans aucune crainte de la perdre.