Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/272

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étendez-le, pour bien recevoir cette sainte inspiration, qui vous vient du Ciel.

Rendez mille actions de graces à mon infinie bonté, qui vous témoigne tant d’amour, qui vous visite avec tant de douceur, qui vous excite avec tant de charité, qui vous soûtient avec tant de force, de peur que le poids de la nature corrompuë ne vous arrête vers la terre.

Car cette ardeur sainte que vous ressentez, ne vient point de vous, & quelque effort que vous puissiez faire, vous ne l’auriez pas sans moi : c’est un pur effet de la grace dont je vous ai prévenu, c’est un moyen que je vous donne, & que vous devez employer pour croître en toute vertu ; principalement en humilité, pour vous prémunir contre les attaques de vos ennemis, pour vous attacher plus étroitement à moi, & pour me servir avec plus d’affection & de ferveur.

Mon fils, souvent il arrive que le feu est grand, mais il n’est point sans fumée.

Quelques-uns brûlent d’envie d’aller au Ciel : mais ils ont toûjours quelque attachement à la terre, & ne sont jamais tout-à-fait exempts de la contagion de la chair.

De-là vient que dans les choses qu’ils me demandant avec instance,