ferveur pour bien vivre, que de passion pour sçavoir beaucoup, ils tombent dans l’égarement, & ne font pour l’ordinaire point de fruit, ou en font tres-peu.
Or si nous étions aussi ardens à déraciner les vices de notre cœur, & à y planter les vertus, qu’à proposer & à agiter de vaines questions ! Il n’arriveroit pas tant de maux & de scandales dans les Monasteres.
Quand le jour du Jugement sera venu, on ne nous demandera pas ce que nous aurons lû, mais ce que nous aurons fait ; ni si nous aurons été de grands Orateurs, mais si nous aurons vécu en parfaits Religieux.
Dites-moy où sont aujourd’huy ces Maîtres, & ces Docteurs si habiles que vous avez autrefois connus ?
D’autres occupent maintenant leurs Chaires, & possedent leurs Benefices, & je ne sçay si l’on pense seulement à eux. Tandis qu’ils vivoient on les estimoit, on les loüoit, & presentement on n’en parle plus.
O que la gloire du monde passe viste ! Plût à Dieu qu’ils eussent été aussi saints qu’ils étoient sçavans ! Leur grande lecture bien loin de leur nuire, ne leur eût fait que du bien.
Qu’y a-t-il de plus commun que de voir les gens de Lettres, qui peu soigneux de servir Dieu, oublient ce