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CHAPITRE XLVIII.
De la brieveté de cette vie, & de la durée infinie de l’autre.
Le Disciple.

O Jerusalem celeste ! ô douce & délicieuse demeure ! Ô jour tres-clair de l’éternité ! jour que la nuit n’obscurcit jamais ! jour où paroît dans tout son éclat la verité éternelle ! jour serain, tranquille, exempt de tout mal ! jour enfin qui ne change point, & où sont contenus tous les siécles !

Plût à Dieu que cet heureux jour fût déja venu, & que tout ce qui doit finir, fût déja passé !

Les Saints qui sont voyageurs & étrangers sur la terre, voyent cette immense clarté, mais de loin, & comme par des rayons réflechis dans un miroir.

Il n’y a que les Bienheureux qui puissent sçavoir quelles sont les délices éternelles, comme il n’y a qu’eux qui les goûtent. Cependant les enfans d’Eve bannis en ce monde, gémissent dans la douleur & dans l’amertume.

Les jours qui composent cette vie mortelle sont courts & fâcheux, pleins de toutes sortes d’incommoditez & de miseres.

Il n’y a point d’homme qui ne soit sujet à avoir beaucoup de pechez. qui lui soüillent la conscience, beau-