de dire, comme cette Sainte : Mon ame est fondée solidement en Jesus-Christ[1] !
Si la mienne étoit soûtenuë & appuyée de la sorte, elle n’auroit rien à craindre du côté des hommes : les paroles les plus picquantes ne la toucheroient point.
Qui est-ce qui peut tout prévoir ? qui peut se précautionner contre tous les maux de cette vie ? si les traits qu’on voit venir, ne laissent pas de blesser, quelle playe ne doivent pas faire ceux ausquels on ne s’attend point ?
Mais malheur à moi ! pourquoi n’ai-je pas eu soin de mieux prendre mes sûrerez ? pourquoi ai-je ajoûté foi si legerement à de vains discours ?
Hélas ! nous sommes tous hommes, & des hommes foibles & fragiles, quoique plusieurs nous croyent des Anges.
Qui croirai-je donc, ô Dieu de mon ame, qui croirai-je que vous seul ? vous êtes la verité même ; vous ne pouvez ni tromper, ni être trompé.
Au contraire, tout homme est menteur[2] ; tout homme est changeant ; & il n’y a guéres d’assurance à ce qu’il dit ; il fait bien des fautes, sur tout en parlant ; & il n’est pas de la prudence de le croire aveu-