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vrayes raisons, ou par des raisons apparentes ; par l’amour des biens presens, ou par l’apprehension des maux à venir.

Ne vous troublez point, n’ayez point de peur[1].

Croyez seulement, confiez-vous en moi.

Souvent il arrive que je suis tout proche de vous, lorsque vous pensez. être loin de moi.

Et quand il vous semble que tout est perdu, c’est alors qu’il y a le plus à gagner pour vous.

Ne croyez pas que tout soit désesperé, dés qu’il vous arrive quelque affliction.

Si vous êtes dans la souffrance, vous ne devez pas pour cela vous estimer malheureux, ni vous attacher tellement à penser à vôtre misere, quelle qu’elle soit, & de quelque part qu’elle vienne, que vous vous imaginiez n’en devoir jamais sortir.

Gardez-vous bien de vous croire tout-à-fait abandonné, quand je vous envoye des croix, ou que je vous prive pour un tems des consolations qui vous paroissent si douces : car c’est là cette porte étroite[2] par où il faut que vous entriez dans le Royaume du Ciel.

Certainement il est plus utile, & à vous, & à tous mes serviteurs,

  1. Joan. 14. 1. & 17.
  2. Matt. 7. 14.