tement extrême où je suis : Voici pour moi un tems de trouble & de souffrance, hâtez-vous de me secourir.[1]
Mais ce tems fâcheux n’est venu, qu’afin que vous en tiriez vôtre gloire, en me relevant, aprés m’avoir humilié.
Seigneur qu’il vous plaise de m’assister[2] ; car étant dénué de tout, que puis-je faire, & où puis-je aller sans vous ?
Encore cette fois-ci, ô mon Dieu, donnez-moi de la patience : secourez-moi, & nul accident ne m’étonnera.
Mais enfin, que vous dirai-je dans le fort de ma douleur ? je ne vous puis dire autre chose, sinon : Que vótre volonté s’accomplisse en moi ![3] je n’ai que trop mérité les peines que vous m’envoyez.
Il faut que je souffre tout ; heureux si je le souffre avec patience, en attendant que l’orage cesse, & que le calme revienne.
Mais vous êtes Tout-puissant : vous pouvez me délivrer de cette affliction, ou me l’adoucir, & me la rendre supportable, comme vous avez fait beaucoup d’autres, ô mon Dieu, ô ma misericorde[4], ô tout mon bonheur.
Si j’ai de la peine à souffrir, il vous est aisé de me soulager, & de convertir tout d’un coup ma tristesse en joye.