Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comparablement mieux que tout ce que les Saints nous peuvent apprendre ; & si l’on étoit vrayment spirituel, on trouveroit la manne[1] celeste, qui y est cachée.

Mais plusieurs, pour n’être pas animez de l’esprit de Jesus-Christ, entendent souvent prêcher l’Evangile, sans concevoir presque aucun desir de le pratiquer.

Quiconque souhaite d’entendre, & de goûter les maximes du Sauveur, doit tâcher de vivre, comme il a vêcu.

Que vous sert de parler avec tant d’érudition, du Mystere de la Trinité, si l’humiliţé vous manque, & que vous ayiez le malheur de déplaire aux personnes de la Trinité ?

Certainement ce n’est point en discourant sur des matieres sublimes, qu’on acquiert la perfection : c’est en vivant saintement qu’on le rend agréable à Dieu.

J’aime mieux sentir la componction dans mon ame, que d’en sçavoir la définition.

Quand vous sçauriez toute l’Ecriture par cœur, & que vous auriez compris tout ce que les Philosophes ont jamais dit de plus relevé & de plus subtil, quel avantage en tireriez-vous, sans la charité & la grace.

Vanité des vanitez. Tout est plein de vanité[2], & il n’y a rien de solide,

  1. Apo. 2, 17
  2. Eccl. 1. 2.