peines de cerre vie, afin d’éviter les supplices éternels, dont vous êtes menacé.
Croyez-vous que les gens du monde n’ayent rien, ou presque rien à souffrir ! cela ne se trouve point dans ceux-mêmes qui paroissent les plus heureux, & les plus ardens pour le plaisir.
Je l’avouë ; mais ils ont d’ailleurs assez dequoi contenrer leurs sens : ils font toûjours leur volonté propre, & ne sentent presque pas leurs peines.
Hé bien, je veux que rien ne leur manque, & qu’ils ayent tout ce qu’ils souhaitent : combien pensez-vous que leur joye doive durer ?
Sçachez que les riches si heureux & si contens en ce monde, s’évanouiront comme la fumée, qui se dissipe dans l’air, & qu’en un moment ils perdront le souvenir de leurs délices passez.
Ils ne joüissent même pas de ce faux bonheur durant leur vie, sans beaucoup de crainte, de chagrin, & de dégoût.
Car il arrive souvent que ce qui a servi à leur satisfaction, devient leur supplice. Aussi est-il juste que ceux qui recherchent des plaisirs honteux & criminels, n’en puissent joüir sans