Que la chûte de ces orgüeilleux, qui présument follement d’eux-mêmes, serve à vous rendre plus humble, plus vigilant, & plus retenu.
MOn fils, le plus seur & le plus avantageux pour vous, est de cacher votre devotion, de ne vous en point glorifier, d’en parler peu, & d’en faire peu d’état, de vous mépriser vous-même, & de vous juger indigne des graces que le Ciel vous communique.
Il ne faut pas faire grand fonds sur des sentimens de pieté, qui passent vîte, & qui d’ordinaire sont suivis de sentimens tout contraires.
Dans le tems de la consolation, songez combien vous vous trouverez foible & lâche, quand cet heureux tems est passé.
Ce qui contribuë davantage au progrès dans la vertu, ce n’est pas d’avoir de grandes consolations spirituelles : c’est d’en souffrir la privation avec beaucoup d’humilité, de resignation, & de patience ; de sorte que sans aucun goût interieur, on persevere dans l’oraison, & on continuë à s’acquitter exactement de ses devoirs.
Faites donc toûjours de la manie-