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Embrasez mon cœur de cette divine flâme, afin que par un transport de ferveur, je m’éleve au dessus de moi, pour m’unir à vous.

Apprenez-moi le Cantique de l’amour : faites, ô mon bien-aimé, que je vous suive jusques dans le Ciel ; faites que ravie de joye, & brûlant d’amour, je ne cesse de vous loüer jusqu’à la mort.

Faites que je vous aime plus que moi-même ; que j’aime en vous, & pour vous seul, tous ceux qui vous aiment véritablement : selon la loi de la charité parfaite, que vous avez gravée dans nos cœurs.

L’amour est vif, sincere, pieux, doux, complaisant, genereux, patient, fidéle, sage, constant, magnanime, désinteressé.

Car il n’y a point de vrai amour dans une ame arrachée à ses propres interêts. Le pur amour est circonspect, humble, droit, & équitable.

Celui qui aime, haït la mollesse, & l’inconstance : il ne s’arrête point à des bagatelles ; il est toûjours sobre, chaste, ferme, tranquille, attentif à la garde de ses sens.

Il a une entiere soûmission pour ses Superieurs, beaucoup de mépris pour lui-même, de grands sentimens de pieté, & de reconnoissance pour Dieu, en qui seul il se confie, lors même qu’il est dans l’aridité ; parce