Page:Kempis - De l’Imitation de Jésus-Christ, traduction Brignon, Bruyset, 1718.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exhortant à profiter en vertu.

Celui qui sçait mes Commandemens, & qui les méprise, a un Juge qui le punira severement au dernier jour[1].

Le Disciple.

O mon Seigneur & mon Dieu, ô tout mon trésor, qui suis-je pour oser paroître devant vous, & pour vous parler ? je suis le plus pauvre de vos serviteurs, un ver de terre plûtôt qu’un homme, beaucoup plus abjet & plus méprisable que je ne puis dire, ni penser.

Ne m’oubliez pas cependant : considerez que de moi-même je ne suis rien, que je n’ai rien, que je ne puis rien.

Vous seul êtes bon & juste. Vous pouvez tout, vous faites tout ; vous remplissez tout ; & il n’y a que les pecheurs qui soient privez de dons.

Souvenez-vous de vos misericordes[2], & comblez-moi de vos graces, vous qui ne souffrez rien de vuide en ce monde, & qui voulez qu’il ne manque rien en vos ouvrages.

Comment puis-je subsister en cette miserable vie, si vôtre misericorde & vôtre grace ne me soûtiennent ?

Ne détournez pas vôtre visage de moi ; ne differez pas à me visiter, ne me laissez pas sans consolation de

  1. Joan. 12. 48.
  2. Psal. 24. 6.