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& qu’on soit tout-à-fait à Dieu.

Lorsqu’on se laisse dominer par l’amour propre, on recherche avidement les consolations humaines.

Mais si l’on a de l’amour pour Jesus Christ, & de l’ardeur pour la vertu, on fait peu de cas de ces sortes de consolations sensibles.

On ne demande qu’à se consumer de travaux pour le service de Dieu.

Lors donc que vous recevez d’en haut quelque douceur spirituelle, recevez là, non comme le prix de vos mérites, mais comme un pur don du Ciel, & avec action de graces.

N’en ayez pas meilleure opinion de vous ; ne vous en réjouissez point trop ; mais faites vous en plûtot un sujet d’humilité ; soyez-en plus retenu & plus vigilant dans toutes vos œuvres, parce que ce tems de paix passe vite, & qu’il est bien-tôt suivi d’un tems de guerre & de trouble.

La consolation ayant cessé, ne vous découragez pas, mais attendez humblement quelque nouvelle visite du Ciel.

Car Dieu peut vous rendre en un moment vôtre premiere tranquillité & vous combler de plus grandes graces.

Il n’y a rien en cela d’extraordinaire ni de nouveau pour les personnes qui ont quelque expérience de la conduite de Dieu sur les ames.