— N’insistez pas, je vous en prie.
— Allons, ayez le courage de vos actes, et ne vous dérobez derrière aucune autorité, puisqu’il y a longtemps que vous vivez en dehors des lois familiales.
— Qu’en concluez-vous ?
— Vous ne vous êtes introduit ici que dans un but inavouable, et votre père ignore vos projets.
— Mademoiselle !
Le ton de Badère devenait agressif ; il était furieux d’être deviné, et dans sa colère il allait se venger sur ses propres victimes.
— Achevez, monsieur, reprit Andrée, et avouez hautement la cause que vous donnez à votre rupture.
D’un mot il résolut d’abattre l’orgueil de cette fille, dont l’honnêteté froissait sa culpabilité.
— Eh bien, mademoiselle, un galant homme ne peut épouser une fille d’époux séparés. Votre père…
Andrée bondit jusqu’à lui.
— Lâche ! lui cria-t-elle. Vous nous insultez parce qu’il n’y a pas un homme ici pour vous répondre. Sortez !
Il partit.
Andrée resta un instant accablée, sous l’injure que cet homme venait de lui jeter à la face.