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À LESBOS

il trouva, grâce à leur protection, un emploi momentané et lucratif.

Avait-il renoncé à séduire Andrée ?

Pensait-il à l’épouser ?

Eugène Badère, sorte de nature veule dans un corps d’athlète, se laissait aller au hasard des événements.

Il attendait, ne cherchant pas à prévoir quel serait l’avenir.

Un soir, il glissa prestement dans la main que lui tendait Andrée un billet plié en quatre.

La jeune fille lut ces mots :

« Demain à deux heures, je vous attends chez moi. »

Elle leva les épaules et déchira la courte missive.

Ce jour-là Eugène attendit en vain.

Lorsqu’il arriva, comme de coutume, à l’heure du dîner, il voulut se montrer maussade.

Elle le toisa d’un regard sévère.

— Lorsque vous aurez à me parler, dit-elle sèchement, vous le ferez chez ma mère et en sa présence.

Décidément la situation ne marchait pas bon train.

À quelque temps de là, entre la porte de la chambre et celle de la salle à manger, il fit une