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À LESBOS

— Ma fille n’a pas de fortune, insinua madame Fernez.

— Je ne possède que mon travail.

— Vos parents ont peut-être des projets que vos intentions peuvent contrarier ?

— Mon père ne tient pas à la fortune ; je suis certain qu’il ratifiera mon choix, lorsqu’il connaîtra mademoiselle Andrée.

Madame Fernez, en mère prudente, le questionna sur ses travaux.

Il devint alors verbeux et, se souvenant du temps où il était « plein de dèche », il exposa, devant ces deux pauvres femmes émerveillées, les plans d’entreprises ou inventions qui devaient produire plusieurs centaines de mille francs.

Madame Fernez était toute heureuse. Pouvait-elle donc espérer d’assurer un brillant avenir à sa fille ?

Pourquoi pas ?

Madame Fernez ouvrit sa maison à celui qu’elle aimait déjà comme un fils.

Chaque soir, il venait partager le pain que les deux malheureuses gagnaient si difficilement.

C’était déjà un résultat.

Faute de travaux réguliers, depuis quelque temps, Eugène oubliait souvent de déjeuner.

Présenté à plusieurs amis de madame Fernez,