allait reprendre sa marche, plutôt que de continuer d’entendre des propos orduriers, lorsque le jeune homme qu’elle avait remarqué à son arrivée s’avança vivement.
Il la salua poliment.
— Mademoiselle, dit-il, voulez-vous prendre mon bras ?
Mademoiselle Fernez regarda ; elle hésitait, on le voyait, à accepter ce service inattendu.
Ne pouvait-il pas cacher un nouveau piège ?
— Ne craignez rien, ajouta-t-il ; mon unique intention est de vous soustraire aux sollicitations malpropres de ce goujat.
Le galantin essaya de relever le gant.
— Goujat vous-même ! répliqua-t-il d’une voix éraillée par l’abus de l’alcool.
Tout en parlant, il s’efforçait de gagner au large ; avant de s’éloigner, il lança sa dernière ruade :
— Elle faisait des manières parce qu’elle ne me trouvait pas assez rupin.
D’un geste canaille, il leva les épaules, et, caressant ses cheveux luisants de pommade, il ajouta :
— Va donc, sale…
Il n’acheva pas.
On ne pensait plus à s’amuser, un homme ve-