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À LESBOS

Andrée était devenue une grande et svelte jeune fille.

Peut-être ne pouvait-on dire qu’elle fût jolie, dans l’acception complète du mot, mais ses traits réguliers, quoiqu’accentués, donnaient à sa physionomie un ensemble agréable.

Son regard franc, intelligent, lui attirait les sympathies de tous. Son énergique volonté la faisait estimer.

Sa tournure, un peu cavalière, étonnait et charmait tout à la fois.

Pour un observateur attentif, le geste était parfois trop masculin.

Malgré cela, Andrée devait plaire.

Elle avait toujours annoncé une intelligence au-dessus de la moyenne ; aussi entreprit-elle de s’instruire sans maître, par la lecture de bons auteurs.

Quoique se heurtant à toutes les difficultés de l’existence, mademoiselle Fernez n’en avait pas moins conservé toute la folle gaîté de ses vingt ans.

Eugène Badère l’entendit souvent rire ; il put contempler sa figure expansive, sans parvenir à lui faire lever la tête.

Il toussait, il remuait, il parlait aux oiseaux, tout cela en pure perte.