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À LESBOS

Cette supposition le troubla étrangement.

Pourquoi ce trouble ?

Cette femme, qu’il ne connaissait pas l’instant d’auparavant, ne devait pas l’intéresser, et sa conduite ne le regardait pas.

Elle avait l’âge d’aimer !

Il resta longtemps à son poste d’observation.

Tout à coup, il poussa un soupir de soulagement.

Une femme âgée, sa mère sans doute, se rapprocha de la jeune fille.

Une fois rassuré, il pensa qu’il ne pouvait rester perché en l’air, le cou tendu, les yeux braqués sur une jeune fille dont il ne voyait que la nuque, surtout que son estomac criait la faim.

Avant de s’éloigner de chez lui, il voulut savoir quelle était sa voisine.

Sa concierge, une brave femme, car elle n’avait pas encore vu la couleur de son argent, voulut bien le renseigner vaguement.

— Vous paraissez tout guilleret ! dit-elle à son locataire, en voyant un large sourire s’épanouir sur ses lèvres charnues.

— Le rire, madame Petiot, répondit-il, est communicatif.

— Qui donc vous a communiqué celui que vous possédez en ce moment ?