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À LESBOS

Les mots importaient peu, les faits suffisaient grandement pour troubler la chère enfant.

Elles partirent le ventre creux, la poche vide, sans gîte pour reposer leurs corps fatigués.

Les asiles de nuit n’existaient pas encore.

Le suicide devait leur apparaître comme une suprême ressource.

Elles ne se tuèrent pas.

Une amie, la plus pauvre de celles qu’elles connaissaient, leur donna un abri et un morceau de pain.

Quelle existence allait être la leur ?

Quel combat à soutenir !

Heureusement que l’avenir est toujours voilé par l’espérance.

Peu à peu, selon leurs forces, elles surent vaincre les difficultés entassées sur leur route.

Mais au prix de quels sacrifices !


À Lesbos, vignette fin de chapitre
À Lesbos, vignette fin de chapitre