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À LESBOS

— Vous me chassez ? Vous ai-je offensée ? demanda la jeune fille.

La religieuse sourit tristement.

— Non, seulement j’ai besoin de repos.

— Je resterai près de vous sans faire de bruit, sans troubler votre sommeil.

— Non, Andrée, laissez-moi seule. Demain, vous reviendrez.

Mademoiselle Fernez se leva.

— Oui, demain, je reviendrai.

Il y avait comme une promesse vague dans ces mots.

Les écailles tombaient-elles des yeux de l’élève ?

La religieuse regarda longuement mademoiselle Fernez.

Elles s’embrassèrent encore une dernière fois, puis Andrée retourna à la salle d’étude.

Pendant le reste de la journée, elle fut incapable du moindre travail.

La surveillante, la croyant malade, l’envoya se reposer.

Au moment où Andrée entrait dans le dortoir, elle aperçut deux grandes élèves, si occupées à causer, qu’elles n’entendirent pas la porte s’ouvrir.

Andrée eut le loisir de les observer.