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À LESBOS

violemment Andrée de ses deux bras nus, la serrant fortement contre sa poitrine.

Sa chemise de nuit s’entrouvrit, laissant voir les seins, dont des deux bouts roses pointaient audacieusement hors le linge.

Le drap, rejeté, mettait à découvert une nudité blanche et ferme.

Andrée détournait la tête pour ne pas voir.

Elle avait honte !

Elle reculait, effrayée ; elle aurait voulu fuir, échapper à cette étreinte passionnée.

Était-ce donc le mot de l’énigme ?

Pourtant une émotion nouvelle la dominait, lardant sa chair de coups d’épingles, perlant son front de gouttes d’une sueur froide.

Ses lèvres s’égaraient encore sur les joues de sœur Marie des Anges, mais elle n’osait toucher ce corps tout frémissant, d’où montait une vapeur âcre qui l’enivrait, et jetait du feu dans son sang.

Sœur Marie des Anges eut un retour de raison et de pudeur.

Elle s’était offerte, elle ne pouvait faire plus.

Elle s’enfonça précipitamment sous les couvertures et, repoussant brutalement Andrée, elle lui dit sèchement :

— Vous pouvez vous retirer.