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À LESBOS

Andrée et Laurence, fort à l’aise, rendaient les saluts aux meilleurs amis.

Elles arrivèrent en face d’un groupe de boulevardiers.

Ces messieurs, le gardénia à la boutonnière, causaient avec animation.

L’un d’eux, le duc de Simiane, dit à son voisin, à haute voix :

— Voilà deux g…

Et une épithète grossière vint souffleter en plein visage mademoiselle Fernez.

Elle releva fièrement la tête, et de son regard hautain, chargé de mépris, elle toisa le gentilhomme.

Embarrassé, il baissa les yeux.

Le duc, un sportsman fort connu du high-life, venait de marier sa fille, Christine de Simiane, avec un rastaquouère, sorte de prince allemand lequel avait accepté, avec une dot de deux millions, une jolie petite fille, qu’il avait reconnue sienne.

Les bien instruits prétendaient que le duc cumulait les fonctions familiales.

Il était, d’après leur chronique, père et mari.

Le prince Meldam avait, le lendemain du mariage, pour s’instruire sans doute, entrepris un long et périlleux voyage, autour du monde, con-