Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
À LESBOS

— Je ne fais que mon devoir, dit-elle avec simplicité.

— En ce monde, bien peu de gens le font.

— Allons, ne me flattez pas outre mesure, pour ensuite dénigrer cette pauvre humanité, dont nous faisons partie.

Quelques semaines après, le tribunal, toutes chambres réunies, prononçait la réhabilitation de M. Fernez.

Andrée appartenait au tout Paris artistique, chacun la connaissait et l’appréciait à sa façon.

Aussi, la salle était-elle comble.

Les amis, les indifférents, les curieux, et surtout les curieuses, se pressaient dans le prétoire.

Andrée avait une étrange réputation.

On parlait tout bas de ses mœurs.

Les femmes la critiquaient.

Impossible de faire autrement pour la galerie.

Toutes auraient voulu la connaître.

C’était une femme dangereuse, affirmait-on.

Oui, mais la lutte a tant de charme, pour les mondaines honnêtes !

Aussi Andrée jouissait-elle d’un grand succès de curiosité.

Ce jour-là, cachée par la foule, elle essayait de se dissimuler.