Mademoiselle Fernez eut un sourire charmant à l’adresse de son ami.
Elle continua :
— Julie, née sans doute sous une heureuse étoile, a rencontré un marchand de porcs de Cincinnati.
— Un millionnaire ?
— Il remue les écus à la pelle.
— Il entretien cette primeur, empreinte d’une âcre senteur de rance ?
— Mieux que cela, il l’a épousée.
Gustave s’esclaffait.
— Ne riez pas, mon cher ; pour se faire mener chez le maire, cette buveuse de verte, a fait chasser une honnête fille, que le marchand de porcs avait séduite et rendue mère !
— Joli monsieur ! Il était digne de trouver dans sa couche ce vieux rebut de tous les ateliers de Montmartre.
— Les panneaux, ajouta Andrée, sont destinés à orner la salle à manger de la jeune madame Salomon Smyth.
— Jeune ! Nouvelle, devriez-vous dire : Julie a cinquante ans sonnés. Elle s’est souvenue de vous, ou bien elle aime à protéger les arts, chez son sexe ?