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À LESBOS

du moins que je ne sache. Le soleil brille d’un vif éclat, j’ai de la joie plein le cœur, de la lumière plein les yeux. Je suis libre, j’ai des travaux importants sur le chantier ; pourquoi aurais-je la tournure d’un saule pleureur après l’averse ? Pourquoi serais-je triste comme un bonnet de nuit ?

— Quoi ! votre quiétude n’est pas jouée ?

— Ah ! mon cher, vous parlez par énigme ; je dois vous avouer, cela sans fausse honte, que je suis un piètre Œdipe ; même les jeux d’esprit des journaux, me mettent la cervelle à la torture, et je ne parviens pas à trouver la moindre solution ; jugez si je puis deviner vos paraboles.

— Il m’en coûte d’aborder franchement le motif qui m’amène ce matin.

— Seriez-vous réellement porteur d’une mauvaise nouvelle ?

« Ne tergiversez plus, la réalité, quelque terrible qu’elle soit, vaut toujours mieux que le doute.

— Peut-être.

Pourtant, en ce moment, je ne puis avoir aucune crainte sérieuse. Ma mère n’est pas malade. Quelle douleur maintenant peut m’atteindre hors celle-là ?