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À LESBOS

solument, volontairement, de s’engager dans la voie du péché défendu.

Le monde allait les juger.

Leurs meilleurs amis les flagelleraient d’une épithète ordurière.

À ce jugement mondain, basé sur des vieux préjugés, comment répondront-elles ?

 
 
 

Laurence, en sa modeste chambrette, attendait Andrée.

Elle travaillait près d’une fenêtre ouverte, abritée par un épais rideau de clématites et de vigne vierge.

De beaux papillons diaprés butinaient les fleurs aux corolles humides.

L’anémie ne blêmissait plus le visage de Laurence, le bonheur mettait des roses sur ses joues et des éclairs sous ses longs cils baissés.

Pourtant, elle devenait nerveuse, inquiète.

La journée s’avançait.

Mademoiselle Fernez ne paraissait pas.

Pourquoi ce retard ?

Depuis la veille, Andrée paraissait préoccupée.