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À LESBOS

Quoi, était-ce vrai ?

Dans le regard d’Andrée, ardemment fixé sur le sien, elle venait de découvrir l’expression d’une tendresse excessive.

Le cœur de cette femme pouvait-il s’émouvoir, laisser fondre la glace dont il semblait revêtu ?

Pendant tout le reste de la journée, elle fut distraite et s’attira plusieurs observations malveillantes des élèves.

Andrée, de son côté, paraissait nerveuse. Déjà ces demoiselles faisaient force commentaires.

Quelques-uns arrivèrent jusqu’aux oreilles de Laurence.

Elles se demandaient si l’artiste, — une blasée, — ne regrettait pas l’abbé jeune, blond et naïf.

D’autres, encore plus malicieuses, observaient attentivement Andrée et Laurence.

Elles ne découvrirent rien !

Pourtant ces deux femmes silencieuses, fort occupées chacune à leur besogne, portaient le poids d’un lourd secret, que la moindre circonstance fortuite allait les obliger à se révéler mutuellement, et cela malgré la réserve qu’elles essayaient de s’imposer.


À Lesbos, vignette fin de chapitre
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