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À LESBOS

C’était une vieille religieuse froide et austère sous sa guimpe toute blanche.

Ses yeux, encore très vifs, étaient abrités par des lunettes bleues.

Cette femme semblait toujours pontifier, même lorsqu’elle se mouchait.

Elle regarda sévèrement Andrée, dont la toilette en désordre indiquait un forfait.

La religieuse raconta avec force détails le combat dont elle n’avait pas été témoin.

Ce récit fantaisiste portait sur les nerfs d’Andrée.

Elle ne pouvait souffrir le mensonge.

Aussi interrompit-elle irrespectueusement la religieuse.

— Pardon, ma mère, dit-elle, madame n’était pas près de moi, lorsque mademoiselle Patrez a commencé de me taquiner ; elle ne peut donc savoir comment j’ai été amenée à battre une de mes compagnes.

— Vous parlerez lorsqu’on vous interrogera, répondit sévèrement la supérieure.

— Il est vrai, avoua la religieuse, que je n’assistais pas aux débuts de la lutte ; mes élèves m’ont raconté…

Andrée intervint de nouveau.