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À LESBOS

dait des chasubles — lui adressa du fond de sa province, son unique rejeton.

Il venait de recevoir, au séminaire de Mâcon, les ordres mineurs.

Il s’agissait de promener le jeune thuriféraire à travers la capitale, en ayant soin de lui éviter les écueils où sa vertu pouvait se heurter.

Andrée accepta de partager avec sa mère ce rôle de Mentor.

Le cousin, Onésime Barbot, la tonsure toute fraîche, les yeux constamment baissés, ses joues joufflues d’adolescent encadrées de longs cheveux blonds, présentait le type parfait de l’oint du Seigneur.

Lorsqu’il salua Andrée, les mains jointes, le torse courbé, les prunelles modestement tombées, elle eut envie d’éclater de rire.

Elle se retint prudemment, pour ne pas froisser madame Fernez.

Elle se vengea, en initiant le pudibond personnage à tous les dessous graveleux de Paris, cela au grand scandale de sa mère, qui faillit user ses souliers à force de lui marcher sur les pieds.

Onésime rougissait sans oser donner la réplique.

Aux observations de la bonne madame Fernez, elle répondait :