Elle salua gauchement et baissa les yeux sous l’intensité du regard hautain d’Andrée.
— Que désirez-vous ? demanda cette dernière d’une voix chaudement timbrée.
— Mademoiselle Fernez, répondit la visiteuse.
Sans quitter sa palette, Andrée indiqua un siège à cette femme, qui semblait prête à défaillir.
— Une quémandeuse, pensait l’artiste.
Pour encourager la malheureuse, elle vint s’asseoir à ses côtés, sur une table, comme un joyeux et leste rapin.
La jeune fille interdite, surprise, n’osait lever les yeux sur cette femme, une artiste, dont la tenue ressemblait fort à celle d’un gamin.
Andrée, pour la mettre à l’aise, se fit bonne et simple.
— Eh bien, mon enfant, dites vite le motif de votre visite ?
— Je voudrais parler à mademoiselle Fernez.
— C’est moi.
Elle devint encore plus embarrassée.
— Je viens, prononça-t-elle bien bas, pour poser…
— Ah ! quelle est votre spécialité ?
La jeune fille parut naïvement étonnée.
Ce langage était nouveau pour elle.