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À LESBOS

Madame Fernez conduisait presque chaque jour sa fille au jardin des Tuileries.

Là, elle se réunissait avec d’autres dames de ses connaissances ; un jour, l’une d’elles, madame de B., fit signe à Andrée de la suivre.

— Venez, dit-elle ; une de mes amies doit me rejoindre ici ; j’ai peur qu’elle ne sache pas me trouver ; nous allons la chercher ensemble.

Toutes deux allaient et babillaient en regardant à droite et à gauche.

— Aidez-moi dans mes recherches, recommanda madame de B.

— Je ne connais pas votre amie, répondit Andrée.

— Elle est fort jolie ; voilà, il me semble, un bon renseignement.

Puis elle ajouta :

— Aimez-vous à voir un beau visage ?

— Je n’ai qu’à vous regarder, répondit crânement Andrée.

Madame de B. demeura toute interdite.

Pourtant cette gamine, aux allures cavalières, était encore parfaitement naïve.

Elle n’obéissait qu’à des instincts qu’elle ne pouvait analyser.


À Lesbos, vignette fin de chapitre
À Lesbos, vignette fin de chapitre