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À LESBOS

Il prit un registre.

L’enfant fut inscrite sous les noms de Marie-Marthe.

Laurence d’une main tremblante, la vue obscurcie par les pleurs, signa l’acte d’abandon.

Une fille de service vint prendre Marie-Marthe.

Laurence couvrit de baisers sa face rouge, elle embrassa ses menottes, elle la regarda longuement.

Elle ne partit que lorsque l’infirmière eut disparu en emportant le bébé.

Alors elle sentit la maternité !

À son atelier, on l’avait remplacée.

À son garni, on exigeait une huitaine d’avance !

Elle ne possédait rien !

Pendant tout le jour, elle erra de banc en banc.

Pas d’asile.

La pluie tombait, fine et glacée, collant sa robe de toile à son corps transi.

Elle commençait à voir trouble, elle chancelait.

En ce moment, elle pénétrait rue Saint-Jacques, non loin du Val-de-Grâce.

Tout à coup, elle se souvint qu’il existait un asile de nuit.