Sans la questionner, elle versa dans une cuillère le contenu, d’une fiole.
Laurence voulut la repousser.
— Prenez de cette potion ; l’interne m’a bien recommandé de vous la donner, si vous repreniez connaissance.
Laurence avala la drogue.
La fille, tout en arrangeant ses oreillers, disait :
— On a donc voulu mourir ? Si jeune, quel malheur ! Allons, ma petite, dormez bien ; au matin, vous recevrez la visite du directeur et du commissaire.
Laurence ne pouvait dormir.
S’être jetée à l’eau pour fuir la misère, et se retrouver vivante à l’hôpital, avoir en perspective l’interrogatoire d’un magistrat !
Quelle malechance !
À huit heures, un peu avant la visite, elle vit s’approcher de son lit un personnage chauve ; il marchait gravement, accompagné du directeur, d’une religieuse et de plusieurs étudiants, à mines goguenardes et curieuses.
Laurence ne bougea pas.
Le commissaire écouta le rapport que lui lisait l’interne.
— Mademoiselle, commença-t-il d’un ton