Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.
159
À LESBOS

visage barbouillé de tabac, sommeillait, accoudée à une table.

Au bruit que fit Marceline, elle leva la tête.

— Que voulez-vous ? demanda-t-elle d’un ton de méchante humeur.

« D’abord, je ne loge pas les femelles, à moins qu’elles ne payent d’avance.

— Auguste Desmarquet est-il chez lui ? questionna Marceline.

— Il est chez le mastroquet.

— Dites-lui de venir de suite.

La vieille se leva tout ronchonnant.

— Si c’est pas honteux, venir chercher les hommes jusque chez eux, disait-elle à voix basse.

Elle alla frapper à un guichet qui donnait dans la boutique.

Elle cria :

— Auguste Desmarquet, venez par ici ; voilà une donzelle qui veut vous parler.

Les camarades blaguèrent le jeune homme qui s’empressa de les quitter.

Il était connu pour un lovelace.

Il avait déjà mis à mal nombre d’ouvrières.

Il arriva, titubant légèrement et en frisant sa moustache.

À la lueur du quinquet de la propriétaire, il reconnut Marceline.