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À LESBOS

Joséphine venait de partir au lavoir en compagnie de Marceline.

Alfred galvaudait déjà sur la place Lacépède.

Laurence avait promis de mettre le ménage en ordre.

Quoique voulant éviter de faire du bruit, le pied de l’enfant heurta une chaise.

L’ivrogne s’éveilla, en proférant un juron.

Laurence se mit à marcher encore plus doucement.

Latour fermait les yeux pour dormir de nouveau.

Il n’y parvint pas.

À travers ses paupières entr’ouvertes, il suivait sa fille dans ses moindres mouvements.

Sur sa face bestiale, rongée par l’abus du vin se dessinait un étrange sourire.

Laurence ne se méfiait pas.

Baissée, le dos tourné, elle lavait le pavé.

D’un geste prompt, il rejeta les couvertures loin de lui, et tout nu, il sauta lestement à terre.

Avant que Laurence eût pu comprendre le danger qui la menaçait, il l’enlevait brusquement, et cherchait à l’étendre sur la couche qu’il venait de quitter.

Si Laurence était encore vierge, elle n’était plus innocente.