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À LESBOS

enfant, il ne songeait qu’à satisfaire ses passions.

Incapable d’une bonne action, d’un mouvement généreux, d’un instant de dévouement, quoique assoiffé de jouissances, il n’osait également se lancer dans aucune entreprise hasardeuse, véreuse même, pour s’enrichir lui et les siens.

Il était plat, petit jusque dans le mal.

Après chacune de ses fautes, lâchement, il se cachait derrière sa femme, et fuyait ses chefs, sans pour cela s’avouer coupable en face de ses victimes.

Toute sa vie, il tourna autour du code pénal.

La prison l’effrayait !

Ses parents, de braves artisans bourguignons, n’avaient eu qu’un but, faire de leur fils un monsieur ; grâce aux privations qu’ils surent s’imposer, ils parvinrent à satisfaire leur désir ambitieux.

Quoique ayant reçu une certaine éducation, M. Fernez resta peuple.

Il essaya de voiler son origine plébéienne sous la fatuité orgueilleuse d’un sot.

Il n’y réussit jamais !

Toujours le bout de l’oreille paraissait malgré ses efforts.