Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
À LESBOS

Elle resta étourdie.

Laurence lui frotta les tempes avec du vinaigre.

Pendant ce temps, l’homme mangeait goulûment tout le souper, ne laissant aux deux enfants, silencieux, que des bribes insignifiantes qu’ils dévoraient avidement.

Lorsque Laurence et sa mère s’approchèrent de la table, elles ne trouvèrent que du pain sec !

L’homme, étendu, à moitié vêtu, sur le lit, ronflait.

Le frère et la sœur dormaient chacun de leur côté.

Laurence, les yeux presque clos par le sommeil, aida sa mère à mettre un peu d’ordre dans cette chambre.

À minuit, l’homme s’éveilla.

Sa femme venait de se glisser doucement à ses côtés.

D’un hoquet, il inonda les draps et empesta le réduit, déjà rempli d’une vapeur de chenil.

Puis il eut des soupirs d’amant.

Le mâle entrait en rut.

Elle voulut résister.

— Les enfants ne dorment pas, disait-elle, en essayant de le repousser.