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À LESBOS

Elle vint, de son poing fermé, lui frôler le visage.

L’homme se redressa prêt à la riposte, et lui envoya de son pied, chaussé de bottes, une ruade bien appliquée.

Elle sut l’esquiver, mais elle répondit par une assiette, envoyée à toute volée qu’il reçut en plein visage.

Ses lèvres se mouillèrent de sang.

Il se rua sur sa femme.

Ils s’empoignèrent corps à corps, se mordant et se griffant.

Ils roulèrent à terre, se crachant à la figure, hurlant des sottises.

Les enfants assistaient, impassibles, à ce spectacle.

Seule Laurence, une blondinette qui aurait pu être jolie sans l’anémie, se jeta bravement en avant.

Elle voulait protéger sa mère.

— Papa, suppliait-elle, ne fait pas de mal à maman.

Au milieu de la lutte, elle reçut des horions qui achevèrent de blêmir ses membres déjà meurtris.

Pour finir, le mari asséna sur la tête de sa femme un dernier coup de poing.

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