Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.
130
À LESBOS

Elle s’était beaucoup amusée.

En quelques traits rapides, elle avait pris sur le vif la silhouette de plusieurs braves pompiers.

La plupart à moitié ivres, le casque légèrement sur l’oreille, avec leurs trognes enluminées, avaient des expressions fort grotesques.

Aussi son album était-il rempli d’excellents croquis.

Son humeur, quelquefois chagrine, se ressentait de l’ample moisson qu’elle venait de récolter.

Cependant son estomac criait famine.

Madame Fernez était absente de Paris.

— Pourquoi remonter jusqu’à Montmartre ? pensa-t-elle.

Les restaurants ne manquaient pas dans le quartier.

Andrée se mit aussitôt à explorer d’un regard tous les environs.

Elle ne tarda pas à trouver ce qu’elle cherchait.

À quelques pas, sur un tableau pendu à la porte d’une maison de bonne apparence, elle lut, avec la joie d’une affamée :

TABLE D’HÔTE
à l’entresol

Andrée savait que le public de ces sortes de restaurants est fort hétérogène.