Vivement, avec son mouchoir de batiste, elle essuya le sang qui coulait de sa blessure.
— Mademoiselle, dit-elle, encore légèrement émue, je viens de me conduire comme une cabotine de bas étage ; vous m’avez donné une leçon, peut-être un peu rude ; vous avez bien fait.
Tout en parlant, elle tendait la main vers mademoiselle Fernez.
Andrée était une nature généreuse : elle prit la main que lui offrait Jacqueline ; pourtant son regard conserva une vague expression de mépris.
La duchesse en fut toute gênée pendant quelques instants.
Elle voulut réagir.
— Mademoiselle, reprit-elle, je vous renouvelle toutes mes excuses. En vous voyant, j’aurais dû comprendre que vous étiez faites pour donner, et non pour recevoir.
Ce langage énigmatique était nouveau pour Andrée ; elle eut un geste interrogatif.
— Lorsque, comme vous, une femme a conscience de sa supériorité, elle doit se soustraire à la domination de l’homme.
Le mari est presque toujours un despote ; l’amant est parfois un esclave, qu’on finit par mépriser, après s’être joué de lui, ou un tyran dont on ne peut se débarrasser.