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À LESBOS

qu’elle cravachait parfois, étaient choisies parmi les horizontales haut citées sur le turf.

Les millions gagnés là-bas, sur le port de la Joliette, s’en allaient en mousse malpropre dans les ruisseaux fangeux des ruelles du vice.

Un jour la duchesse, elle s’ennuyait sans doute, vint frapper à la porte de l’atelier d’Andrée Fernez.

La jeune femme vivait trop au milieu du monde des arts et des lettres pour ne pas connaître madame de Lamberta, au moins de réputation.

En la voyant entrer, elle éprouva un sentiment de répulsion qu’elle ne sut complètement réprimer.

Ce personnage hybride, ridicule dans sa mise, grotesque par son allure, qui empestait le tabac et puait l’alcool, ne pouvait inspirer à mademoiselle Fernez aucune sympathie.

Pourtant, elle indiqua un siège à la duchesse.

Du regard, elle l’interrogea sur le motif de sa visite.

Jacqueline de Lamberta, un instant interdite par le maintien imposant d’Andrée, se remit promptement ; avec la désinvolture que donne toujours une grande fortune, elle entama la conversation.

7.