Page:Kellec - A Lesbos, 1891.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
À LESBOS

Trompée dans des aspirations qu’elle croyait justes, elle surveilla.

Un matin, elle surprit son mari et son amant, fort occupés en une conversation des plus criminelles.

La situation était neuve.

D’abord furieuse, elle chassa les deux coupables.

Une fois calmée, elle se mit à rire de bon cœur de sa mésaventure. Elle plaida en séparation.

Le divorce n’existait pas encore.

Ce fut une cause grasse.

Le tout Paris féminin assista aux débats.

Une fois libre elle pensa, qu’elle pouvait, à l’instar du duc et du baron, faire des haltes chez les peuples de l’antiquité.

Jacqueline de Lamberta alla grossir le bataillon, déjà très renforcé, des Lesbiennes à la mode.

Elle ne voilait ses mœurs par aucune pudeur.

Le plus souvent, elle portait le costume masculin, et fréquentait, ainsi vêtue, les plus mauvais lieux de la capitale.

Elle chassait.

Sa meute était une des plus fameuses de France.

Elle buvait et fumait tout comme un homme.

Ses maîtresses, qu’elle payait généreusement et